Quand le passage à l'Euro m'a fait faire de grosses économies
« Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » comme disait la chanson … Et bien ce temps là, c’était le temps du Franc. Lorsque j’ai commencé à travailler, l’époque n’était pas simple, mais comparé à aujourd’hui, cela n’a rien à voir. Même si nous ne gagnions pas forcément des sommes folles, il était possible de manger, de mettre de l’essence et de s’amuser sans se ruiner.
Une époque bénie des dieux
En ce temps là, nous pouvions nous permettre de passer nos après midis de temps libre, au bar du coin avec les copains, avec notre petit argent de poche ou nos revenus de job d’été. A cette époque, le café valait 4,50 francs (0.65 cts d’euros) et pour 200 francs de courses (un peu moins de 30 euros), le caddie était plein. Le paquet de cigarettes valait environ 10 francs (1,50 euros). J’ai connu le litre de gasoil à 4 francs (à peine 0,60 cts d’euros). Nous trainions en voiture juste pour passer le temps. On rentrait en boîte pour 50 francs (environ 7 euros) et bien souvent, c’était gratuit pour les filles.
Quand on a commencé à entendre parler d’un changement de monnaie, j’étais au collège, en troisième, et je n’étais pas encore en mesure de voter. A cette époque, on ne parlait pas encore de « l’Euro », mais de « l’Ecu ». On avait bien rigolé en entendant cela. Ca faisait clairement penser à un retour imminent à l’époque des Rois de France. Puis le temps a passé, et nous avons oublié.

Une autre perception de la vie
Et pourtant, ce jour est arrivé. En 2002, on nous annonce que nous changeons de monnaie. Ma paye au Smic était à un peu plus de 5 800 francs. Peut-être parce qu’il y avait beaucoup de chiffres, nous nous sentions riches. La paye tombe soudainement aux environ de 850 euros. Le choc ! Les billets ressemblent à un jeu de Monopoly. Tout semble beaucoup plus cher. Si je n’ai jamais été dépensière, le passage à l’Euro m’a totalement sevré de toutes dépenses inutiles. La simple conversion euros / francs me permettait de voir tout de suite si c’était un bon rapport qualité – prix.
Un T-shirt vendu 30 euros vaut donc, pour moi, 200 francs. Trop cher. Faire les courses est devenu excessif. Pour espérer un plein de courses correct, on est aux alentours des 100 euros (650 francs !). Quant au plein d’essence, on est entre 60 et 80 euros (plus de 500 francs !). A mon époque, à ce prix là, tu roulais en Porsche. Mon plein ne dépassait pas les 150 francs (à peine 23 euros).
Ce changement de perception m’a incité à repenser mon mode de consommation. J’ai affiné ma méthode de gestion des dépenses, pour arriver à une stratégie de développement optimale. Grâce au passage à l’Euro, je ne suis pas devenue une acheteuse compulsive, ni une fashion victime. Au contraire, je suis devenue encore plus vigilante avec mes dépenses. Mieux encore, je suis entrée en rébellion contre le système. Boycott des stations essence de luxe, des autoroutes passées au main du privé, des parkings payants, des produits de marque (à quelques exceptions près). Mais ça, c’est une histoire que je te raconterai peut-être un de ces jours.
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2 Commentaires
Le jour du passage à l’euro, je suis allée boire un café. J’avais une pièce de 2€ toute neuve, toute brillante. Je la sors fièrement pour payer mon café. J’avais l’impression d’avoir un trésor. 2€ ça faisait quelque chose du style de 2 fois 6,50 F soit 13 F a peu près, car au début, on nous avait bien expliqué qu’il ne fallait pas arrondir, les centimes d’euros c’était beaucoup d’argent, ben oui 0,10€ ça faisait 0,65 F à ce tarif là, ça monte vite ! Et voilà pour moi, que les ennuis ont commencé Le serveur m’annonce qu’ils n’ont pas pu avoir assez de monnaie et qu’il ne peut pas me rendre la monnaie sur les 2€. S’en sont suivi des calculs invraisemblables avec les petites machines qui nous servaient de convertisseur, et finalement, je me suis retrouvée avec des Francs en retour et à mesure demander perplexe comment on allait gérer ça. Pour un simple café, tous ces calculs et le sentiment en plus de m’être faite avoir. Je venais de prendre conscience que l’Euro était beaucoup plus fort que le Franc… La suite de l’histoire, vous la connaissez, les petites pièces rouges personne n’en veut, elles vont bien finir par disparaitre. Les pièces jaunes ne valent plus grand chose et les prix de dont alignés sur 1€ = 1F notre pouvoir d’achat a été divisé par 6 ! Certes les salaires ont fini par augmenter, mais on est bien loin du compte ! Je me souviens avoir été atterrée de voir le prix des légumes, 1 concombre 1€, lorsque j’ai comparé avec les prix dans mon magasin où pour continuer à vendre, nous réduisons nos marges, j’ai pris conscience qu’à ce rythme on n’allait pas aller bien loin. Et j’ai vu les prix des magasines flamber, et parallèlement les presses dont je faisais partie fermer les unes après les autres… Quand j’étais lycéenne, je rêvais de l’Europe, je me disais que ça serait merveilleux, j’ai été très marquée par la chute du mur de Berlin, je me disais qu’on allait enfin vers un meilleur monde et qu’on allait effacer un peu les douleurs des guerres… Aujourd’hui, j’ai un goût amer en pensant à ce qu’on a fait de l’Europe, une machine lourde, une espèce d’énorme administration qui plombe l’économie. Un gâchis monumental. J’ai mal à ma France et … au Franc…
C’est clair, je te rejoins carrément dans ta vision et dans ce que tu as vécu. Moi aussi j’ai eu longtemps un convertisseur, et on a gardé longtemps le double affichage dans les magasins, ce qui m’a fait gagner beaucoup de temps. Alors en ce qui concerne les petites pièces rouges et jaunes sans importance, je les stocke dans un pot de nutella de 3 kilos. Quand il arrive à être plein, je les emmène à la banque et j’ai déjà eu jusqu’à 50 euros à récupérer. C’est toujours ça de gagné. Un sou est un sou, quelque soit sa valeur. Plein de petits sous peuvent parfois faire une belle somme.